Je suis en vie!
Quel jour sommes-nous? Quelle heure est-il?
Pourquoi suis-je entourée de vitres et aveuglée par une lumière vive qui ne s’éteint jamais?
J’émerge d’un sommeil lourd peuplé de visions étranges.
Des gens en blouses blanches s’affairent autour de moi au milieu de bip. Mon esprit s’éclaircit peu à peu.
Je viens de me réveiller dans ma« vie d’après », j’ai survécu! Moi, qui ne pouvais pas concevoir qu’on me retire un organe vital et que je me réveillerais. Moi, qui ai refusé pendant de longs mois d’envisager la seule option qui pouvait me sauver la vie et qui, après l’appel de l’hôpital, suis partie absolument convaincue de vivre ma dernière nuit. Il n’avait finalement fallu que 13 petits jours après l’inscription en liste d’attente pour qu’un foie me soit donné. C’est dire l’état précaire dans lequel je me trouvais et dont je n’avais pris que si tardivement conscience. J’ai quitte l’hôpital juste avant Noël, que nous avons célèbré dans la reconnaissance envers les formidables équipes médicales et la famille de mon donneur qui devait, elle, passer des moments bien difficiles.
La nouvelle année s’ouvrait à nous. Mon mari (mon précieux aidant) et moi pouvions enfin envisager le futur avec moins d’appréhension. Tout allait redevenir possible.
Cette embellie a duré 5 ans, mais la maladie dont je suis porteuse (Polykystose Hépato Rénale) n’en avait pas fini avec moi et après 3 longues années de dialyse, j’ai reçu un rein il y a 4 ans.
Double don, double reconnaissance et toujours une furieuse envie de vivre et de faire vivre et circuler la parole des greffés.
Je suis en vie parce qu’ils ont dit OUI.
Christine GASSY, Secrétaire d’AMATHSO/TRANSHEPATE